Comment limiter son empreinte carbone ?
Plan climat de Paris
Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, objectif fixé par le plan climat de Paris, chaque citoyen est en devoir de réduire son empreinte carbone individuelle à 2 tonnes d’équivalent CO2 par an. Cela revient pour un Français moyen à diviser sa consommation énergétique par 5. Difficile alors de savoir par où commencer. Cependant, en connaissant les principaux postes émetteurs et les actions efficaces à mettre en place, réduire son empreinte carbone est réalisable !

Empreinte carbone
Qu’est-ce que l’empreinte carbone ?
L’empreinte carbone correspond à l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre induites par nos activités. Elle est calculée en tonnes équivalent CO2 (tCO2eq) par an. Cela englobe la production des biens que nous consommons et des aliments que nous mangeons ainsi que notre consommation d’énergie à la maison et celle utilisée lors de nos transport. L'empreinte carbone de Paris est de 22,7 millions de tCO2eq par an, soit 10,3 tonnes par individu. Ce calcul comprend les émissions locales, produites directement sur le territoire (bâtiment, transport et industrie intra-muros…), et les émissions indirectes, générées à l’extérieur (transport hors Paris, importation de biens et services et d’aliments…).
Comment calculer notre empreinte carbone ?
L'empreinte carbone varie selon le mode de vie de chacun, ainsi que selon d'autres paramètres telles que la catégorie socio-professionnelle, la situation familiale et géographique.
Certains postes seront les principaux pour les uns, mais négligeables pour d’autres (les transports par exemple). Les leviers à activer ne seront ainsi pas identiques pour tout le monde.
Simuler sa propre empreinte carbone est un bon moyen de savoir par où commencer. L’équipe de beta.gouv.fr, financée par l’Agence de la transition écologique (ADEME) et l’Association Bilan Carbone (ABC), a développé le simulateur «Nos Gestes Climat», qui permet de calculer son empreinte carbone et propose des actions pour la réduire en chiffrant leur potentiel :
Calculez votre empreinte carbone:
Premier poste d'empreinte carbone : Les Transports
Le transport est la première source d’émissions de gaz à effet de serre avec 31% des émissions devant les bâtiments, l’agriculture et l’industrie tous trois ex æquo. Parmi les transports, la voiture représente plus de la moitié des émissions.
En effet, la voiture personnelle constitue le mode de transport principal au pour 72% des français. Pourtant une grande partie ceux qui l'utilisent considèrent que les trajets qu’ils réalisent au quotidien (moins de 5km) pourraient être réalisés à vélo. Et 5 km en voiture, c’est déjà plus d’1 kg de CO2 émis. Répété deux fois par jour et 5 fois par semaine, cela correspond à plus d’une tonne et demie de CO2 sur une année.
La première chose à réaliser pour réduire son empreinte carbone est donc de privilégier les mobilités douces au quotidien (marche, vélo, transport en commun). Dans une moindre mesure, il est aussi préférable d'adopter le covoiturage (80 % des véhicules ne transportent qu’une seule personne). Adopter l’'écoconduite permet également de réduire la consommation de carburant de 15 %.
Concernant les plus longues distances, l’impact de l’avion sur le climat est 200 fois supérieur au TGV, si on prend l'exemple d'un trajet en France ou une destination européenne. Un aller-retour Paris-New-York émet environ 1,8 tonnes d’équivalent CO2, soit le quota individuel annuel pour atteindre cette neutralité. Ces voyages doivent donc rester rares, quitte à les faire durer plus longtemps, ce qui invite à penser ses vacances différemment.
L’outil ECOLAB de l’ADEME permet de calculer l'impact CO2 pour chacun de vos trajet :
Deuxième poste: L'alimentation
La viande rouge
L’alimentation est le deuxième poste de l’empreinte carbone (17 %). Il est possible de le réduire considérablement en changeant ses habitudes alimentaires.
Pour adopter un régime bas carbone, il est d'abord nécessaire de limiter sa consommation de viande rouge (cf: image 1).
En effet, les ruminants (comme le bœuf et l’agneau) rejettent du méthane, responsable de 45 % des émissions en équivalent CO2 de l’élevage en France. L’empreinte carbone d’un kilo de boeuf est 6 fois supérieure à celle d’un kilo de poulet.
D'autre part, il faut en moyenne 300m2 de fourrage et céréales pour produire 1kg de boeuf, cette production est très consommatrice en eau et en terres, et participe à la déforestation et donc au déclin de la biodiversité.

Produits locaux et gaspillage
La seconde étape du régime bas carbone passe par la consommation de produit locaux et de saison afin d’éviter les émissions liées au transport ou cultivé sous serre. (L’énergie utilisée pour le chauffage des serres étant supérieure à celle d’un produit importé de saison.)
Pour savoir si vos fruits et légumes sont de saison, il est possible de se référer au site de l'ADEME:
https://mesfruitsetlegumesdesaison.fr/
Pour finir, il est nécessaire de réduire le gaspillage alimentaire (46 kg de déchets alimentaires par an, dont 13 kg d’aliments encore emballés).
Le logement
Le logement résidentiel est responsable de 1,9 MtCO2eq par an et de 35% de la consommation énergétique globale.
Commencer à réduire l’empreinte carbone de son logement est possible grâce aux écogestes. Le chauffage est le principal poste à cibler car il représente en moyenne 70% de la consommation d’énergie du logement, loin devant l'éclairage. Baisser la température de chauffage a un effet significatif : 1°C en moins, c’est 7 % d’économie d’énergie. D’autres gestes permettent de réduire le besoin en chauffage: placer des boudins de porte, remplacer ses vieux convecteurs, équiper ses fenêtres de rideaux…
En été, c’est la même chose avec la climatisation qui est très énergivore et qui réchauffe l’îlot de chaleur urbain en évacuant l’air chaud à l’extérieur. D'autre part, les fluides frigorigènes sont des gaz à effet de serre qui ont un potentiel réchauffant 4000 fois supérieur à celui du CO2. Les climatiseurs mobiles individuels, qui nécessitent une fenêtre ouverte pour y faire passer un tuyau, sont particulièrement néfastes et sont donc à proscrire.
Au-delà de la gestion de la température, d'autres gains énergétiques peuvent se faire en économisant l'eau chaude sanitaire (11 % de la consommation d’énergie dans le logement), notamment en prenant des douches moins longues.
Pour l’électroménager, il faut privilégier les appareils de seconde main ou reconditionnés et faire attention à leur durée de vie.
Enfin, des économies d’énergie peuvent être réalisées en optant pour des appareils électroniques plus sobres et ne pas laisser de veilles inutile.
Les biens de consommation
Une consommation responsable s’appuie sur la logique des trois «R» :
Réduire ses achats : Acheter seulement le nécessaire et limiter les emballages en achetant en vrac ou en fabriquant ses propres produits. (Cf: «Comment fabriquer ses propres produits ménagers») et porter attention à la manière dont les biens sont produits.
Réemployer ou réutiliser: Donner une seconde vie à ses biens en les réparant, en utilisant la vente et d’achat d’occasion.
Recycler ou valoriser : Les français jettent en moyenne près de 500 kg de déchets par an (PLPDMA de Paris, 2017) et 70 % de ces déchets pourraient être réduits, réparés, détournés vers le réemploi ou la réutilisation, ou être valorisés.
Pour aller plus loin :
Testez vos connaissances sur la consommation énergétique des différents appareils électriques grâce au jeu La Révolt :
http://la-revolt.org