Les étapes de l'analyse des besoins
Quel besoin ?
Besoin : (norme NF X50-150) « Nécessité ou désir éprouvé par l’utilisateur potentiel. Il concerne la nature de ses attentes et non le volume du marché. Il peut être exprimé ou implicite. Le besoin implicite recouvre le besoin non-exprimé actuel ou futur. »
(Les contraintes viendront d’elles-mêmes, l’important c’est l’OBJECTIF !)
Quel objectif ?
Quel besoin cherchons nous à satisfaire à travers le produit ? Quel désir ? Quelle ambition ? Quel action ? Quelle transformation du monde ? A quoi cela va-t-il servir ? A qui ? Quelle finalité absolue ?
Valider le besoin et la nécessité du produit
Évolution, modification, suppression du besoin ?
Probabilité et échéance de ces modifications?
Légitimité éthique, environ-nementale, morale ?
Tout besoin doit être jugé au regard des moyens mis en œuvre pour y répondre.
A l’issue de cette étape, on s’assure que le développement (parfois long), la réalisation et la commercialisation du produit sont possibles et pertinents d’un point de vue économique et environnemental (coûts externalisés).
Un besoin, des valeurs
Ingénierie Positive
On va y arriver, il y a une solution !!
Ingénierie Technique
Je suis allé à l’école, j’ai une culture technique et je m’en sers !
Ingénierie Projet
Savoir s’organiser…
Ingénierie Négative
esprit critique surtout envers soi-même et les idées préconçues !!
Ingénierie créative
Je pense à côté, je crée des connexions, ma pensée est LIBRE !
Ingénierie humaniste
Je ne suis pas neutre vis-à-vis de mes produits et de leurs impacts
Ingénierie de la Valeur, Analyse de la valeur : le produit juste suffisant
Les outils et compétences scientifiques et techniques de l’ingénieur peuvent servir une analyse de la valeur permettant effectivement un ajustement au plus juste du produit : le juste produit pour le juste besoin.
La première étape sera justement d’analyser ce besoin par une analyse fonctionnelle du besoin (AFB).
Satisfaire un besoin en analyse de la valeur
Le point de vue des écoles d’ingénieurs est le suivant : le « client » exprime un besoin auquel l’ingénieur va tenter de répondre par un produit aussi adapté que possible, permettant de répondre au plus juste au besoin posé, et ce dans un champ de contraintes technico-économiques donné. L’objectif est alors de répondre à un besoin.
Le rôle de l’ingénieur « technique » consiste alors à minimiser les ressources mobilisées tout en maximisant la satisfaction du besoin : c’est l’analyse de la valeur
Maximiser une marge, la conception à coût objectif
Ce point du vue fait bien rire les écoles de marketing… Pour celles-ci le contexte technico-économique permet de créer toute sorte de produits pour lesquels il faut imposer le besoin à posteriori aux « clients » : c’est tout l’arsenal de la force de vente qui mobilise psychologie, sciences cognitives et neurologiques mais aussi études statistiques, mathématiques etc. L’objectif étant alors de maximiser les profits monétaires.
Dans ce cadre le rôle de l’ingénieur « technique » se borne à adapter finement la « valeur » du produit par une démarche de conception à coût objectif.
AFB : Exprimer le besoin
Le Besoin (NF EN 1325-1) est global et multiple. Le besoin d’usage se réfère aux actions concrètes à mener. Le besoin d’estime sont les éléments séduisants, subjectifs, moraux du besoin. L’expression du besoin est l’étape initiale de la conception d’un nouveau produit ou service. Elle part des demandes d’un client pour aboutir à un besoin pertinent, clair, simple, complet.
Exprimer le besoin en matérialisant les éléments du problème
Repenser le problème
Exemple : A quoi sert un presse agrume électrique ?
Exprimer le besoin – étapes à suivre
Il est important d’exprimer ces besoins sous une forme pertinente, simple, concise et complète. Le diagramme d’expression du besoin permet de se concentrer sur 3 aspects : QUI, QUOI et POURQUOI ?
Exemple : Refuser le besoin ? Renoncer à quoi ?
À quoi renoncer, dans quel contexte ?
Quoi réduire ? Faisons le point avec l’analyse fonctionnelle
La recherche de la frontière du produit est paradoxalement difficile !! Les systèmes actuels tendent à s’intégrer à des « super-systèmes » formant des « éco-systèmes techniques » voire un unique « système technicien » dans lesquels le concepteur perd son autonomie de choix.
Des interacteurs restent présents quoiqu’il arrive:
Une source d’énergie
Un interacteur modifié par le système (l’objet sur lequel le système agit)
Un interacteur de commande (qui contrôle l’action du système)
La Terre (milieu environnant)
Un ou plusieurs interacteurs qui perturbent l’action du système (il y en a toujours !)
Et enfin un ou plusieurs interacteurs de déchets (il y en a toujours aussi !)
Réduire ? sur l’ensemble du cycle de vie
Lorsque l’on conçoit un système, il ne faut pas seulement l’imaginer pendant son utilisation par le client. Le système passe par bien d’autres étapes tels que sa fabrication, son recyclage, son transport, un accident éventuel, etc... L’environnement changera selon ces étapes, et les fonctions et les critères d’appréciation peuvent être modifiés.
Exemple : Exemple pour un presse-agrumes
Réduire ? les impacts environnementaux
L’écoconception n’est pas encore intégrée dans les habitudes d’analyse des bureaux d’études : elle demande donc encore un effort conscient de la part du concepteur, contrairement par exemple à l’aspect coût économique qui est fortement intériorisé en conception. Faisons donc le point !
Les impacts environnementaux ainsi que les différentes étapes du cycle de vie sont-ils pris en compte dans l’analyse fonctionnelle ?
Une démarche de Design For Assembly est-elle appliquée : Réduction des coûts d’assemblage, matériaux peu polluants, peu nombreux, démontage aisé et valorisation des déchets sont les principaux axes.
Les coûts environnementaux sont-ils intégrés à l’objectif de coût ?
La valeur environnementale du produit est-elle discutée ? Est-on dans une démarche de greenwashing ? D’écoproduit ? Quels sont les enjeux de politique environnementale et sociétale de l’entreprise ? Norme ISO 14000 ?
Les normes environnementales sont-elles appliquées ? RoHS, DEEE, REACH ?
Les contraintes environnementales sont elles intégrées comme moteur de l’innovation ?
Réduire ? les fonctions
La hiérarchisation des fonctions a pour objectif de trier par ordre d’importance les fonctions. Il est alors possible de leur attribuer un coefficient d’importance relative et de prioriser les étapes du processus de conception.
Recenser les fonctions du produit
Construire un tableau de tri croisé
Comparer les fonctions deux à deux
La fonction qui domine figure dans la case correspondante avec une note de 1 (peu supérieure), 2 ( supérieure) ou 3 (très supérieure)
Sommer les résultats de chaque fonction.
Attribuer un pourcentage à chaque fonction et les classer
Une façon efficace de présenter le résultat d’une hiérachisation est de présenter un Pareto : chaque fonction est classée par ordre décroissant de pourcentage d’importance. Une courbe de cumul d’importance est ajoutée. Les fonctions qui génère 80% d’importance sont celles à traiter en priorité.
Fonctions à traiter en priorité :
FP1 : Ne pas mettre en danger l’usager
FS2 : Extraire le jus des fruits
FS7 : Récolter le jus
FS1 : Permettre une étanchéité suffisante
…
Réduire les ressources… tout un programme
Le besoin est maintenant mieux défini
Quels sont les moyens et ressources mise en œuvre ?
Tout besoin doit être jugé au regard des moyens mis en œuvre pour y répondre.
Les ressources, en 2013 c’est devenu quoi ?
Les Ressources comprennent TOUT ce qui est nécessaire à la satisfaction du besoin. Attention, la disponibilité des ressources peut être plus critique que leur coût.